[Salon Bleu] Explorer mais pas trop non plus

Explorer mais
pas trop non plusSéance de glandage n°12457

Or donc il advint qu'Auron fut envoyé dans Odysseus. Il avait pas vraiment eu le choix, le pauvre loulou, c'était soit ça, soit sa mère le mettait à la rue. Incapable de jamais rien faire de ses dix doigts, Auron, ou de se bouger le cul pour aller chercher du taff. Pourtant, y en avait, du travail. Surtout quand on savait coder ou faire pousser des trucs. Manque de bol, Auron n'avait ni sens de la logique, ni main verte. Il sait pas trop ce qu'il aurait voulu être, dans un monde idéal. Sûrement un artiste peintre, à coucher sur la toile les couleurs qui passaient dans ses yeux. Sauf qu'il n'avait jamais eu le loisir et surtout l'argent de prendre des cours. Sa mère n'avait pas les moyens d'être aussi frivole, et lui était trop indécis et indolent pour apprendre par lui-même. Il voulait un professeur, du matériel, tout à portée de main. Allez chercher par lui-même sur Internet et se débrouiller, c'était pas pour lui. Incapable de s'encourager lui-même, il finissait par détester tout ce qu'il faisait et ne faisait donc plus rien.

Vilain petit canard d'une famille qui le trouvait sympathique à défaut d'être utile ou compétent, Auron avait cédé, se disant quelque part que sa mère avait raison, et qu'il trouverait en Odysseus un moyen d'être utile à quelqu'un ou quelque chose.

Sauf qu'il passait son temps dans le salon bleu, allongé sur un canapé, à regarder le plafond en écoutant de la musique. Les vinyles disponibles n'étaient pas tous à son goût, mais il avait fini par trouver un groupe qui lui plaisait et se contenter de l'écouter. Ce qu'il aurait donné pour un livre ou un atelier ! Une piscine ? Histoire que l'exploration soit plus agréable. Pas qu'il explore beaucoup : il n'avait pas remarqué le courant d'air à l'autre bout de la pièce, lui qui préférait juste attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec.

Habillé d'une large tunique de lin blanc et d'un pantalon rouge de la même matière, il avait bien la tête du glandeur de base qu'il était.

JOUR 1, 30 MINUTES
Ca fait quelques minutes que t’es arrivée. Ca fait juste quelques minutes que t’es là, qu’on t'a propulsé dans cette machine plus ou moins contre ton gré (il est où le consentement, quand l’accord est donné sous la contrainte et la menace ?) et tu détestes déjà tout autour de toi. Tu détestes ce réalisme illusoire, détestes te savoir endormie et prisonnière, détestes encore plus la sensation étrangère de ce corps qui n’est pas vraiment le tien. Oh, il bouge quand tu lui dis de bouger, marche quand tu lui dis de marcher, mais il y a cette … dissonance … Comme un vêtement qui n’est pas à la bonne taille. C’est bien ton corps, pourtant, une parfaite représentation. Tu t’es regardée sous toutes les coutures, dès que tu as pu trouver un miroir dans cet énorme manoir. Même face, même traits, c’est bien toi à l’exception de tes cheveux. Ils étaient presque entièrement rasés, lorsque tu as fermé les yeux. T’as passé tes mains dedans, grimaçant à la sensation de doigts se coinçant dans des nœuds. Un élastique devient impératif tout comme des armes. C’est que t’étais arrivée sans ton matériel, cul nu à l’exception de ces vêtements de cuirs un peu trop clichés. T’as donc décidé d’explorer un peu, de chercher dans cette grande baraque ce qui pourrait t’être utile.

T’as vite trouvé ce qui semble être le garde-manger du coin. Enfin plutôt le buffet du coin, si tu en jugeais par toute cette nourriture fraîchement étalée dans cette énorme salle de réception. T’as fourré quelques petits pains dans tes poches (as essayé du moins), avant de reprendre ton exploration. Et c’est là que tu es à présent : entrant dans une sorte de salon aussi criard que laid. T’as pas besoin d’y regarder plus pour savoir que ça crie le riche et le guindé. Voilà pourquoi le gars prélassé lascivement dans un des sofas te semble tout autant faire partie du décor.

Tu t’approches doucement, restant sur tes gardes, toi qui n’as toujours que tes poings pour te défendre. Tu entres dans son champ de vision, prenant soin de rester bien éloigné de lui. “T’es un de ces PNJ ?” demandes tu doucement en anglais, le fixant intensément.

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